Les années 30 sont-elles devant nous ?
Nicolas Postel  1, *@  , Richard Sobel  2, *@  
1 : clerse  (clerse)  -  Site web
CNRS : UMR8019
Lille1 -  France
2 : clerse  -  Site web
CNRS : UMR8019
Lille1 -  France
* : Auteur correspondant

A de rares exceptions près, les « économistes praticiens » n'ont pas vu la crise venir. Les « économistes académiques », quant à eux ne l'ont pas vraiment vu venir non plus et, quand ils se mettent à en parler, c'est pour en dire des banalités, voire ne rien en dire du tout. Force est de constater que les analyses les plus profondes de la crise viennent essentiellement des économistes hétérodoxes. La raison est simple : ce sont les seuls économistes qui possèdent les instruments théoriques pour rendre compte de ce qui est en crise, à savoir le capitalisme, les autres continuant à croire que nous sommes en économie de marché et que ce sont les « dysfonctionnements » de cette économie qu'il convient de traiter. Même si elles semblent venir d'horizons intellectuels différents, les analyses hétérodoxes de la crise d'un capitalisme dominé par la finance sont fondamentalement complémentaires. Pour autant, on a souvent un peu de mal à voir cette complémentarité, faute d'un cadre général susceptible de mettre l'ensemble en perspective. Nous voudrions ici montrer que ce cadre relève de l'économie politique institutionnaliste, telle qu'on la trouve initiée et développée chez Karl Polanyi.


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