Nous analysons les trajectoires environnementales de la France, l'Allemagne, le Japon, le Royaume-Uni et les États-Unis dans le contexte de la financiarisation depuis 1980.
Nous identifions et estimons quatre canaux par lesquels la financiarisation peut affecter l'environnement: (1) l'impact ralentisseur de la financiarisation sur la croissance et l'accumulation de capital productif et l'effet potentiel de cet impact sur l'environnement ; (2) l'impact de la financiarisation sur la gestion des entreprises et leur aptitude à mettre en œuvre des modes de production moins polluant et moins intensif en intrant environnementaux ; (3) l'impact de la financiarisation sur les inégalités et l'effet potentiel de cet impact sur l'environnement ; (4) la financiarisation des marchés de matières premières et son effet sur l'exploitation des ressources naturelles.
Les résultats préliminaires tirés de l'analyse descriptive sont cohérents avec notre hypothèse initiale : si la financiarisation semble avoir effectivement freiné la croissance des émissions de CO2 via un effet de ralentissement sur la croissance économique, elle a en revanche des effets ambigus ou négatifs via son impact sur la gestion des entreprises, sur les inégalités et sur les marchés de matières premières. Ces premiers résultats demandent à être confrontés à un affinement des données utilisées ainsi qu'à une analyse économétrique approfondie.
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