David Hume est souvent dépeint comme un précurseur du courant néo-classique, y compris de l'une de ses franges les plus extrémistes que sont les nouveaux classiques. Nous montrons que si l'on replace la pensée monétaire de Hume, dans le contexte plus large de sa pensée économique – laquelle incorpore également une théorie du développement de l'appareil productif – les conclusions du modèle humien peuvent s'en trouver changées radicalement. L'assemblage des aspects productif et monétaire de la théorie économique humienne permet de faire apparaître un phénomène jusque-là insuffisamment souligné : la possibilité d'assister simultanément à une hausse de la quantité de monnaie, et à une baisse du niveau des prix. Ce phénomène a des conséquences théoriques et pratiques extrêmement importantes. Il invalide non seulement la théorie quantitative de la monnaie dans un contexte d'économie fermée, mais en plus il jette un doute sur l'existence d'un mécanisme automatique d'ajustement par les prix en économie ouverte – mécanisme que l'on fait souvent remonter à Hume.
In this article, we aim at deconstructing the idea that David Hume is the ancestor of new classical economists. We show that when Hume's monetary thinking is replaced in a broader intellectual context – which contains also a theory of the development and evolution of the productive system – the conclusions of the humian model can be radically reversed. When assembled, productive and monetary aspects of Hume's theory give birth in particular to a phenomenon underestimated so far : the possibility of attending simultaneously an increase in the quantity of money and a decrease in the general price level. This phenomenon has extremely important practical and theoretical implications. Not only does it invalidate the quantity theory of money in a closed economy framework, but it also raise a doubt on the existence of an automatic adjustment mechanism through prices in an open economy – the latter mechanism being usually associated with David Hume.
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